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Vous connaissez ces expressions « Être rouge de colère », « avoir une peur bleue », « pleurer de joie », « trembler comme une feuille », « avoir la gorge serrée »?
Et si vous êtes hypersensible, vous pouvez les vivre au quotidien !
Mais attention, si vous êtes du genre à être facilement ballotté.e par ce tourbillon d’émotions intenses, cela peut avoir des conséquences sur votre bien-être.
Ce phénomène peut provoquer des perturbations qui, à long terme, nuisent à vos systèmes interne (le corps) et externe (vos relations).

Dans cet article, vous apprendrez à détecter rapidement les signaux faibles de l’épuisement émotionnel. Vous éviterez ainsi ses conséquences nocives.

Le burn-out émotionnel impacte votre écosystème qui est le mental, le cœur et le corps. Ce phénomène touche divers aspects de notre vie, que ce soit au travail, à la maison ou dans nos relations interpersonnelles.

En étant attentif à soi et en écoutant les personnes bienveillantes autour de nous, il est possible de prévenir ce trouble. Cependant, rappelez-vous que la prévention ne fonctionne que si elle devient une habitude quotidienne.
Alors, prêt.es à garder le cap et à naviguer dans les eaux tumultueuses de vos émotions? »

Décrypter la charge émotionnelle

Lorsque nous ignorons, minimisons ou refusons d’admettre nos émotions, au fil du temps, nous saturons notre réservoir émotionnel, qui lui n’est pas illimité, jusqu’à…

…la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

“La charge émotionnelle est la somme de la charge mentale et de la charge sensible” affirme le psychanalyste Saverio Tomasella.

La charge mentale inclut:  nos pensées et croyances sur nous-mêmes, les autres et le monde, et nos préoccupations du quotidien.

 La charge sensible, elle, englobe toutes les informations, conscientes ou non, qui nous affectent émotionnellement à un moment donné.

La sociologue américaine Arlie Russell Hochschild, définit cette notion de “charge affective” dans les années 80 par « l’habitude de se préoccuper du confort émotionnel des autres au détriment du sien ».

La charge émotionnelle se divise en quatre aspects : 

-les sensations ressenties (tension, détente, froid, chaud..) 

-les émotions vécues (peur, colère, honte, joie…)

-les sentiments (rejet, injustice, abandon, dépit…)

-les intuitions (implicites et éphémères)

C’est l’accumulation et la récurrence de ces éléments sensibles, parfois en contradiction, qui provoquent une surcharge émotionnelle. Ce qui déclenche un excès de réflexion mentale, augmentant le risque de débordement émotionnel incontrôlé.

“Quand la charge émotionnelle est ponctuelle, on rit, on pleure, on trouve des façons de décompresser. Mais quand elle s’installe, l’individu s’expose au burn out, continue le psychanalyste. Et, plus la relation à autrui (ou à son travail) est implicante, plus la charge émotionnelle sera forte.”
Ce qui entraîne une perte d’intérêt pour les activités, une perte de contact avec soi-même et avec les autres.

Identifier les signaux faibles

Dans le contexte actuel, il est urgent de définir notre seuil de tolérance à la surcharge émotionnelle et de stopper l’engrenage vers l’inévitable épuisement.
La première étape consiste à repérer les signaux faibles de cette surcharge : la fatigue, le repli sur soi, l’irritabilité… ainsi que leur fréquence.
Malheureusement la liste de symptômes est longue comme le bras!

Cependant, chacun réagit différemment en fonction de la période de vie dans laquelle il se trouve, de son environnement, de sa vitalité et de son histoire personnelle. Il est essentiel d’adapter la détection de ces signaux à notre propre situation.

« Chacun possède une sorte de caisse de résonance intérieure, constituée d’expériences, agréables ou non, qui amplifient et prolongent nos ressentis. Une émotion du moment peut réveiller celles du passé, compliquant ainsi leur accueil et leur compréhension. Un exercice utile consiste à explorer son niveau de saturation émotionnelle pour mieux appréhender ces mécanismes. » explique Saverio Tomasella.

Pour contrer cet effet, voici un exercice simple proposé par le psychanalyste : explorez votre propre niveau de saturation émotionnelle.

Il peut être utile de savoir combien de bagages émotionnels vous transportez pour mieux comprendre vos réactions actuelles.
Fixez-vous une échelle de notation de 0 (pas de saturation) à 5 (saturation excessive/intolérable). Puis dressez quatre graphiques mettant en abscisse des critères physiques ou psychologiques, et en ordonnée, l’échelle de la notation, et évaluez :

La charge affective : stress, angoisse, organisation, intendance, révolte, démotivation ;

Les indicateurs physiques : manque d’énergie, insomnies, nausées, crampes, intolérance au bruit, à la lumière, palpitations, boules au ventre, etc. ;

Les indicateurs émotionnels : sensation de vide, détachement, agacement, sautes d’humeur, blues, mutisme, honte, sentiment d’échec, de solitude etc. ;

Les indicateurs cognitifs ou comportementaux : pertes de concentration et de mémoire, ressassements, indécision, peur de demander de l’aide, sensation d’être dépassé, isolement, etc.

Effectuez cet exercice dans l’univers du travail, de la maison ou des relations sociales, au moins une fois par semaine durant un mois.

Le tout formera un bon baromètre.

Repérer les voleurs d’énergie

Nous portons tous en nous des charges plus ou moins lourdes liées à nos rôles en tant que parent, enfant, professionnel ou autre. Quel que soit notre rôle, il est nécessaire de prendre conscience des émotions que ces charges génèrent.

Ce qui ne s’exprime pas s’imprime

Bien souvent, nos réactions défensives face à certains comportements ne sont que le reflet de nos peurs profondes : peur de l’abandon, peur d’être manipulé.e, besoin constant d’approbation, crainte de l’échec, sentiment d’exclusion ou d’imperfection.

Ces réactions sont des indices de nos préoccupations intérieures, souvent ancrées dans nos peurs et nos besoins émotionnels.

Identifiez où ont lieu ces “vols d’énergie”, car c’est à ces endroits que s’immisce le burn out émotionnel. Clairement, quelles sont les tâches, situations, personnes qui vous fatiguent. Là où vous sentez qu’il y a de la lourdeur. Listez vos tâches quotidiennes et vérifiez de près vos journées.

Vous comprenez alors que certaines relations peuvent être toxiques, surtout que les émotions sont contagieuses, la peur et la colère en particulier.

Un conseil: Mettez à distance les anxieux et les colériques.

L’hypersensible a besoin de “sas de décompression” soit des activités ressourçantes.


Vous pourriez lister les personnes et situations qui vous motivent et vous boostent. Avez-vous votre D.O.S.E, Dopamine, ocytocine, sérotonine, endorphine?
Ne remettez pas à plus tard ces moments réparateurs. Sachez équilibrer les tâches qui absorbent votre énergie et celles qui la renforcent.

Améliorer ses compétences sociales et exprimer ses émotions

Paradoxalement, nous vivons à l’ère des réseaux sociaux, où chacun est libre d’exprimer ses humeurs. Malgré tout, je constate, dans les faits, qu’il est encore difficile pour certains d’exprimer des émotions de façon authentique.


Idéalement exprimez vous spontanément, en verbalisant votre ressenti, vos peurs, votre gêne, au risque que le bavardage mental prenne le dessus.
Sans agressivité, ni plainte, vous avez le droit de ne pas être d’accord avec l’autre, d’être mal à l’aise ou de saturer.


Utilisez la Communication Non Violente pour partager votre ressenti. Dites plutôt “je suis en colère, parce que…” Sachez que le TU tue la communication, préférez le JE.


Entourez-vous de personnes bienveillantes, qui sauront vous apporter une écoute attentive. Et si c’est trop douloureux, tournez-vous vers un professionnel de la relation d’aide adapté à votre situation. Cela vous permettra de faire le pas de côté nécessaire pour avoir une vision nouvelle de votre situation, et trouver les ressources pour vous adapter.

Exercez vous à déculpabiliser:
-Evitez les injonctions du type “il faut”, “je dois”, prenez conscience de votre discours.
-Pratiquez la gratitude au quotidien, remémorez-vous les actions gratifiantes effectuées dans la journée.
La clé est dans la répétition de ces exercices.

Affronter la réalité et faire face aux défis de la vie

Une autre stratégie pour prévenir le burn-out émotionnel consiste à confronter vos attentes à la réalité et à évaluer leur pertinence. Avis aux perfectionnistes!
Diminuez votre niveau d’exigence, en vous autorisant de petites erreurs.

Évitez de perfectionner chaque détail d’un projet ou de surprendre avec une propreté impeccable. Qui remarquera ou en sera mécontent ?
Si vous avez tendance à minimiser les erreurs des autres, mais êtes dur.e envers vous-même, il est temps de changer. Dorénavant, cultivez la bienveillance envers vous même.

« Ne faites aucune supposition »

Il s’agit de l’un des 4 Accords Toltèques, mis en avant par Miguel Ruiz.
Aussi, si vous avez tendance à imaginer toutes sortes de scénarios quant au pourquoi du comportement de chacun. Ces suppositions résultent souvent de nos propres incertitudes et peurs. Il nous est impossible de savoir ce que pense et vit l’autre.
La communication directe et assertive sera bien souvent la meilleure solution.

Établissez des stratégies pratiques pour apaiser le stress : mettez en perspective vos priorités.
-Prenez un peu de hauteur sur la situation, imaginez la situation dans une semaine, un mois, un an? Que reste-t-il?

Avez-vous reconnu certains de ces signaux dans votre vie? Si cet article vous a fait écho, partagez-le moi.

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